Lycée Jules Verne de Mondeville : la mobilisation a payé !

Suite à la forte mobilisation des personnels du lycée Jules Verne, consécutive à un grave incident avec un élève, une audience à la DSDEN du Calvados a eu lieu ce mercredi 31 mars aboutissant à la mise en application des revendications des personnels.

Depuis le vendredi 19 mars, suite à l’intrusion d’un élève armé dans l’enceinte du lycée, les personnels du Lycée Jules Verne sont en lutte pour leur condition de travail et leur sécurité au sein de l’établissement. En fin d’article, vous trouverez le courriel envoyé à la profession avec le rappel des faits.

Le SNUEP et la FSU ont soutenu cette lutte, entre autres par leurs interventions en séances du CHSCTA et du CTA.

Hier, mercredi 31 mars, une délégation composée de trois représentants du personnel de l’établissement et du secrétaire du CHSCTA, qui est un représentant du personnel académique FSU, a été reçue à la DSDEN du Calvados.

Des avancées majeures ont été obtenues puisqu’il s’agissait des revendications des personnels en lutte :

  • Maintien des moyens supplémentaires jusqu’à la fin de l’année scolaire (1 poste de CPE et un demi-poste d’AED) ;
  • Abondement de ces moyens par un demi-poste d’AED supplémentaire permettant la présence d’un adulte supplémentaire dans l’établissement ;
  • Mise en place de groupes de travail sur place pour préparer la reprise des cours en sécurité ;

Pour le SNUEP et la FSU ce dénouement montre que lorsque les personnels sont unis dans la lutte, celle-ci peut payer.

Reste que pour la SNUEP et la FSU, il serait inconcevable que des retenues sur salaire soient effectuées alors même que les personnels qui étaient en lutte ont obtenu satisfaction sur les motifs de leurs actions.


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Courriel envoyé à toute la profession le 25 mars 2021

Fausse vraie gestion d’un Danger Grave et Imminent signalé vendredi 19 mars au lycée Jules Verne de Mondeville   Vendredi 19 mars un élève du lycée Jules Verne entre dans l’enceinte de son lycée avec une arme cachée dans son sac à dos. Pendant la pause de 10h, cet élève sort de son établissement et fait usage de son arme à 2 reprises dont une fois vers un camarade, avant de rentrer à nouveau dans son lycée avec son arme. Alertée, l’administration convoque aussitôt le lycéen. On peut s’interroger sur la mise en danger de l’A.E.D venu chercher l’élève supposé posséder une arme.   Première erreur de gestion  Aucun PPMS n’a pas été déclenché. Deuxième erreur de gestion  Seule la police sera dépêchée sur place en attendant de retrouver le lycéen en fuite. Aucune cellule d’écoute pour apaiser les lycéens et les personnels. Aucun représentant du Rectorat ou de la DSDEN pour rencontrer les enseignants ni l’équipe de direction. Tout le monde est prié de rentrer chez soi pour le week-end comme s’il ne s’était rien passé. Troisième erreur de gestion Prévenus, les enseignants signalent aussitôt un Danger Grave et Imminent avec droit de retrait au Rectorat qui confie le dossier au CHSCT Départemental du Calvados en oubliant de prévenir le secrétaire du CHSCT Académique. Quatrième erreur de gestion Alors qu’il était prévu que tous les personnels et toutes les familles soient informées dès que le lycéen en fuite serait retrouvé, il n’en est rien ! Le lycéen est retrouvé vendredi soir vers 19h30 mais personne ne sera mis au courant avant lundi !   L’enquête administrative qui doit se tenir dans les 24h s’est réunit lundi matin à 9h, elle a pris fin à 18h40. Pendant ce temps, à 18h, trois délégués du personnel sont reçus en audience au Rectorat de Caen avec le DASEN. Y sont annoncées les mesures prises par l’administration pour faire cesser le Danger Grave et Imminent parmi lesquelles quelques moyens humains vivement réclamés par les personnels : la présence de l’Equipe Mobile de Sécurité (EMS) du Rectorat + un demi-poste de CPE + 2 demi-postes d’AED.
Mais retournement de situation : le mardi matin les enseignants apprennent ensuite que ces quelques moyens humains ne leur sont alloués que pour 1 mois ! Comment ne pas avoir la désagréable sensation d’avoir été trompé ? Quant à l’Equipe Mobile de Sécurité du Rectorat : 4 personnes lundi, 2 mardi et 1 mercredi et 2 le jeudi. Pour ce qui est de la DHG (dotation horaire globale) et des effectifs moins élevés, il faudra voir plus tard, prendre rendez-vous avec un autre service ! Enfin, concernant la journée banalisée que les enseignants réclamaient pour préparer un protocole de reprise et d’accueil des élèves, elle leur est refusée ! Face à cette gestion en demi-teinte et devant ce qui s’apparente à du mépris, les enseignants du lycée J. Verne décident de ne pas accueillir les élèves mardi matin, s’estimant toujours en danger. Réponse de l’administration : elle les déclare grévistes !
Alors que l’ensemble des 56 enseignants en colère est sur place depuis le matin 7h30 pour essayer de trouver des solutions pour que ce genre de drame ne se renouvelle pas ! Même si préserver la santé physique et morale de ses personnels constitue une obligation légale, ce n’est décidément pas chose facile ni naturelle pour le Rectorat ni pour la DSDEN !