Distanciel : le bilan plus que médiocre d’une gestion erratique.

Lors de la fermeture des établissements scolaires, le mardi 06 avril 2021, les enseignant·es ont pu constater qu’aucune leçon n’avait été tirée des erreurs et des difficultés du printemps 2020. Les serveurs de l’Éducation nationale n’ont pas tenu le choc de la multiplication des connexions sur les ENT. Ne se démontant pas, J.-M. Blanquer a cru garder le cap en pointant du doigt des cyberattaques de l’étranger. Si elles sont en partie avérées, elles ne concernent que la plateforme « classe à la maison » du CNED et n’expliquent pas les pannes et ralentissements des ENT. Ces derniers sont liés à la surcharge de connexions et aux serveurs défaillants. Le ministre, cherchant une nouvelle fois à se dédouaner, a laissé entendre que l’origine des dysfonctionnement venait de l’incendie des serveurs OVH….sauf que la société n’héberge aucun des ENT de l’Éducation nationale. Ces incohérences dans les explications n’ont pas manqué d’être relevées et de provoquer l’ire des personnels qui ne peuvent pas travailler correctement dans ces conditions. J.-M. Blanquer vendait un scénario à la James Bond et s’est finalement mû en une version sinistre de Gaston Lagaffe.

Malgré les engagements d’un ministère répétant, à l’envi, que tout était prêt en cas de fermeture, force est de constater que les problèmes n’ont pas été réglés pour ce nouveau « confinement » et des premiers dysfonctionnements ont été rapportés dès le retour des vacances d’avril.

Le souci est pourtant de taille. Les premières victimes de cette gestion erratique, désormais coutumière au ministère, sont les agents et les usagers de l’Éducation nationale. Déjà peu confortable, l’enseignement à distance se complexifie et devient source d’angoisses. Les enseignant·es subissent la pression des dysfonctionnements et se sentent épuisés par la situation. Pression d’autant plus forte que le ministère a systématiquement refusé d’alléger les programmes scolaires et décidé de maintenir les examens ponctuels, en lycée professionnel. Si nous ajoutons à ce constat le cas des classes et des établissements ponctuellement fermés depuis le début de l’année, comment pouvons-nous garantir l’égalité de traitement entre les candidat·es aux différents diplômes préparés en LP ?

Le SNUEP-FSU Normandie dénonce la gestion calamiteuse du ministère depuis mars 2020 et l’absence de toute volonté d’inflexion quant aux programmes et aux examens. Il faut que les agents et les élèves cessent de payer la crise en raison d’une désinvolture permanente rue de Grenelle.