Plus de deux mois après l’investiture du 47eme président des États-Unis d’Amérique, le projet 2025 se déploie à grande vitesse. Malgré la parole donnée de D. Trump pendant sa campagne les jalons placés par les pires engeances de l’extrême droite libertarienne états-unienne sont franchis un à un. L’exécutif fédéral déjà fort, construit par George Washington il y a plus de deux siècles, se voulait mis en balance face à un parlement puissant et une démocratie indépendante locale à l’échelle de chaque État. Il ne se passe pas un jour sans que les lignes rouges soient franchies. Le bastion judiciaire aura-t-il la capacité de lutter contre la vague d’attaques simultanées ?
On a pu constater des purges de fonctionnaires « inutiles » ou trop idéologiquement opposants ainsi que la censure des écrits jugés « wokes », y compris sur les publications dans les sites fédéraux. L’ampleur de l’attaque est telle que la très droitière et conservatrice cour suprême, elle-même, a dû rappeler la présidence au respect de la constitution.
L’exemple gouvernemental motive les gouverneurs d’États les plus réactionnaires à désinhiber leurs actions avant même que l’exécutif ne les y invite. On a pu voir le gouvernement de Floride envisager la dérégulation du travail des enfants dans des conditions particulièrement violentes, notamment en autorisant leur travail de nuit.
La stratégie générale : ça passe ou ça casse. Si les corps intermédiaires (médias, syndicats, militants,…) ne se dressent pas partout, chaque bataille perdue créera un précédent que le gouvernement utilisera pour réitérer jusqu’à ce qu’on voit réapparaître une administration fédérale clientéliste et corrompue comme cela a pu être la norme au XIXème siècle.
S’étant fait déjà appelé par ses militants « le roi » des États-Unis d’Amérique, il est à craindre qu’à défaut d’une couronne, M. Trump se voit pour longtemps investi de la mission quasi divine d’imposer son ancien modèle de société à ses voisins et au reste des pays du monde.
En France les apparences sont davantage conservées mais les mêmes idéologues ont l’oreille du pouvoir. Les Technocrates de l’extrême centre n’auront pas de scrupules à l’allier à l’extrême droite quand iels se sentiront au pied du mur. L’exécutif de l’État de Floride étudie les moyens d’autoriser l’exploitation du travail des enfants dans les conditions les plus précaires et difficiles, en remplacement des travailleur.euses renvoyé.es dans leurs pays d’origine par les déportations massives de population. On peut mettre en parallèle cette tentative de mesure avec les tentatives néo-libérales françaises de dé-régulariser le travail des apprenti.es français.es qui n’en restent pas moins des mineur.es et des contributeur.ices au PIB.
En France, les fonctionnaires subissent également des mesures unilatérales précarisantes mises en place dans l’insouciance :
- Suppression de la GIPA (revalorisation salariale pour les collègues dont la rémunération ne progresse plus) ;
- Baisse de l’indemnisation des arrêts maladie de 10% ;
- Pas de dégel du point d’indice ;
- Pas de revalorisation ponctuelle indiciaire ;
- Maintient de la réforme de la retraite à 64 ans.
Le SNUEP-FSU Normandie soutien les camarades des « unions » outre l’atlantique qui luttent au quotidien et avec force contre le réel coup d’État fasciste qui se déroule sous nos yeux.