Qu’avons nous appris au groupe de travail sur l’ « accompagnement » des GA ?

Ce lundi 31 mai a eu lieu un groupe de travail pour faire le point sur l’accompagnement des PLP GA suite à la réduction en cours de l’offre de formation sur notre académie.

Rappelons que le ministre a annoncé en 2019 qu’il avait décidé de réduire de moitié l’offre de formation en Bac Pro GA, impactant d’office les PLP GA qui seront en sureffectif à terme car n’enseignant que dans cette discipline. On nous vente la qualité de l’accompagnement et des moyens mis en œuvre, l’investissement de tous et de chacun, une prouesse de la gestion des ressources humaines. L’institution aura-t-elle enfin compris que dans ressources humaines, le seul terme qui compte c’est humaines , que nous ne sommes pas des ressources mais des personnels? On peut en douter, vu ce qu’une restructuration du même ordre en STI a produit auprès des professeurs concernés, avec un suicide ayant conduit à une enquête du CHSCT compétent, le ministre ne pouvait pas laisser les choses en l’état et se devait de proposer une plan de gestion des ressources humaines pour les personnels directement impactés. D’où cet « accompagnement » des PLP GA.

Malheureusement, et ce GT en a été une fois de plus le révélateur, l’accompagnement tant vanté n’est ni plus ni moins ce que n’importe quel professeurs souhaitant se reconvertir pourrait obtenir. Ce n’est que l’ampleur des demandes à traiter simultanément qui diffèrerait et donnerait l’impression aux différents services d’en faire beaucoup. Ce dispositif ne semble pas prendre en compte le traumatisme que peut représenter pour un enseignant cette injonction qui lui est faite, quand il apprend la disparition de son poste, de devoir réfléchir à un nouveau projet professionnel, faute de quoi il sera pénalisé. En effet, si un prof de GA, qui voit son poste disparaitre au cours de cette restructuration de l’offre n’a pas d’idée de reconversion, il ne lui sera rien proposé d’autre que de subir une mesure de carte scolaire et de devoir muter dans l’académie comme toute personne qui perdrait son poste en temps ordinaires. Nous voyons là les limite de ce formidable « accompagnement ».

D’ailleurs aucun dispositif particulier n’est prévu pour les autres enseignants indirectement impactés, comme ceux d’enseignement général ou d’EPS, qui voient leur poste menacé de disparaitre par suppression du bac pro GA dans leur établissement.

Quelques éléments plus précis ont été donnés durant cette réunion :

  • Sur l’académie 18 PLP directement impactés par la suppression du bac pro GA dans leur établissement restent sans solution de reconversion, dans le détail : 8 PLP sur Caen et 10 PLP sur Rouen.
  • Sur les rentrées 2019, 2020 et 2021, ce sont 51 projet de reconversion qui sont en cours ou qui ont aboutis.
  • La répartition des projets réalisés ou en cours est sensiblement la même : environ 20 % se reconvertissent chez les personnels encadrants (chef d’établissement ou inspecteur) ou chez les administratif, environ 50% changent de corps, de discipline ou deviennent documentaliste, environ 20 % partent en retraite et environ 10 % sont sans solution et subissent les mesures de carte scolaire.

Une prochaine réunion est prévue en fin d’année en novembre ou décembre sur ce sujet. Espérons que l' »accompagnement » montera en compétence pour devenir une véritable accompagnement des personnels et non plus une gestion des ressources humaines en trompe-l’œil.

Les militants du SNUEP et de la FSU ont œuvré pour ouvrir les yeux de l’administration sur les ravages causés sur la santé des personnels par cette décision ministérielle. Ils ont mené une visite en CHSCT et produit un rapport qui indique clairement l’état dans lequel sont les personnels suite à ces annonces et cet « accompagnement ». Nous attendons encore les réponses aux préconisation qu’il contient.

Rapport de visite inclus dans un avis adopté en CHSCTS de l’Orne.