Encore une fois le compte n’y est pas. Pour la rentrée prochaine, c’est acté, la Normandie verra la fermeture de 105 places en CAP et 108 en Bac Pro de la formation professionnelle publique initiale sous statut scolaire.
On nous annonce pour compenser des ouvertures à hauteur de 39 places en CAP et 33 places en Bac Pro. Ces ouvertures se feront pour les rentrées scolaire 2022 et 2023, sous réserves de la disponibilité des moyens et de signature de convention avec des acteurs privés…
Enfin, 63 places de CAP seront ouvertes sur des CAP en 1 an. Ces formations qui sont des optimisations de parcours (spécialisation et reconversion) sont considérées comme venant compenser des place perdues, mais cette réorganisation exclue de-facto les élèves arrivant du collège!
Le maître mot est l’efficience, tout passe au crible de la relativisation comptable de l’efficacité. Il est inacceptable qu’autant de sections soient fermées dans l’enseignement professionnel public initial sous statut scolaire sans compensation dans les établissements supports avec comme argument le plus utilisé celui du faible recrutement.
Ces fermetures entraîneront soit un report des familles vers une autre filière de proximité mais éloignée des désirs de formation des élèves, soit par l’éloignement géographique forcé et prématuré des enfants vers une formation en adéquation avec leur appétence. Cet éloignement entraînant des coûts (de transport, d’hébergement etc.) alors même que la très grande majorité de ces familles font partie des classes socio-professionnelles les plus défavorisées.
Cette politique de court terme ne créera que des déçus : des élèves déçus du choix qui leur est proposé, des familles amères de ne se voir proposer une formation de proximité collant au choix de leur enfant, des entreprises déçues de ne pas trouver de la main d’œuvre formée.
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