Une république paralysée

Parmi les évènements marquants de la fin de l’année 2025, la censure du gouvernement Barnier figure en tête des marqueurs de ce qui semble être l’épuisement d’une 5ème République à bout de souffle.

Face à l’inefficacité de ce gouvernement à composer avec une assemblée tripartite, la gauche a été soutenue dans sa censure par la droite identitaire et réactionnaire contre la droite libérale.

Pour le bloc d’extrême-droite, cette censure a été l’occasion d’accentuer la paralysie du système législatif ainsi que sa pression sur l’exécutif pour s’ouvrir davantage les portes du pouvoir. Une entrevue a même eu lieu entre Sébastien Lecornu et Marine Le Pen.

Du côté de la gauche, les stratégies ont été différentes mais subsiste la volonté de voir nommer un·e premier·e ministre du N.F.P. Si le PS et les Écologistes ont préféré rencontrer le Président pour lui exposer cette exigence, les Insoumis ont refusé la rencontre en signe de protestation contre le refus du bloc de droite libérale de négocier et de faire des compromis.

In fine, c’est sous la menace de perdre le soutien de ses députés que François Bayrou a été nommé premier ministre, planifiant son discours de politique générale pour la mi-janvier. Il a également refusé de se rendre à Mayotte auprès des victimes du cyclone Chido. Ce qui ne l’a pas empêché pourtant de faire usage des privilèges associés à sa fonction, notamment d’un jet du gouvernement pour un aller-retour express à Pau où il exerce toujours ses fonctions locales.
Entre temps, la composition de son gouvernement n’aura surpris personne. Bruneau Retailleau conserve son poste, Elisabeth Borne, Manuel Valls et Gerald Darmanin reviennent, le Président continue à gouverner comme s’il avait une majorité absolue a l’Assemblée, et il y a fort à parier que la paralysie continue pendant les premiers mois de 2025.