Savez-vous planter les poireaux ?

Lors de sa déclaration de politique générale, Monsieur Bayrou a joué le 14 janvier 2025 le numéro libéral d’un pragmatisme impuissant face à la souffrance des personnes qu’il est chargé de gouverner. Il a confondu dette des ménages et dette d’une institution publique et s’est permis d’égrainer les bilans déficitaires de ses prédécesseurs. Il y a fort à parier qu’il rejoigne cette liste d’ici quelques mois loin d’être celui qui aura le moins emprunté, surtout s’il se refuse à remettre en question les blocages des libéraux du suivi des cotisations sur les besoins de financements, ou au moins à rétablir un peu de justice fiscale.

Concernant la réforme des retraites, il convoquera un conclave de tous les partenaires sociaux qui devront trouver une solution de compromis, conclave qui s’appuiera sur le rapport prochain de la Cour des comptes. Sans consensus, c’est la réforme autoritaire de Madame Borne qui s’appliquera. Jamais les organisations patronales ne s’accorderont avec les syndicats, le ministère de la promesse française, promet surtout de l’immobilisme.

Pour terminer sur l’éducation, Monsieur Bayrou s’est désespéré de l’orientation trop rapide et définitive des élèves dans leur parcours scolaire. Il a également trouvé regrettable que la réussite scolaire suive trop souvent la classe sociale des élèves.

Comment une institution déjà sous-financée peut lutter contre l’accroissement des inégalités de classe quand on subventionne massivement sa concurrente privée ? Ces constats peuvent être vrais, mais aucune solution ne viendra de la poursuite de l’actuelle réforme de la voie professionnelle et des réformes produites par la classe politique libérale depuis des décennies. C’est pourtant la voie choisie par Monsieur Bayrou et sa ministre de l’éducation Nationale, Mme Borne.

Il ne reste plus qu’à espérer qu’à défaut de réels progrès les poireaux pousseront bien cette année.