Après le Chili de Pinochet, laboratoire du néolibéralisme, le lycée Touchard-Washington du Mans devient le laboratoire des réformes et méthodes du ministre Blanquer.
Cet établissement est le plus grand Lycée de la Sarthe et second plus grand lycée du l’académie de Nantes avec 2400 élèves et 300 enseignants. A la suite de l’organisation d’un barrage filtrant par quelques élèves, le chef d’établissement a sévi en dehors de tout cadre réglementaire et sans motif valable. C’est par exemple le cas d’une élève qui se retrouvait exclue jusqu’à nouvel ordre et avec obligation de chercher un autre établissement pour la rentrée prochaine car elle aurait eu « un regard trop virulent »…
Depuis l’arrivée du proviseur, Jean-François Bourdon, en septembre 2018, les enseignants constatent une forte dégradation des conditions de travail, des collègues qui craquent, qui pleurent, des arrêts maladie. Pour une enseignante « c’est un bon soldat, il fait la politique qu’on attend de lui, quitte à faire régner la peur en s’en prenant à ceux qui ne baissent pas la tête ». Des méthodes qui interpellent pour un individu probablement protégé, on se souviendra que c’est lui que le ministre Blanquer avait choisi pour la création de son premier « internat d’excellence » à Sourdun.
Des méthodes dignes des pires politiques de gestion des ressources humaines, directement inspirées par le monde de l’entreprise privée. Notre gouvernement veut-il reproduire la triste expérience de la transformation à marche forcée de France Télécom, avec son cortège de suicides et de démissions? Depuis un discret décret de juin 2020, peuvent se présenter au concours de personnels de direction des personnes justifiant d’une expérience managériale dans le privé ou l’associatif, il n’est plus nécessaire d’avoir exercé face aux élèves!
L’application autoritaire des méthodes de management du privé dans le secteur public, appelée aussi new public management (pour faire plus startup nation…) c’est la négation de la vision de l’école publique à la française. D’un fonctionnement collectif et démocratique, on bascule vers un système hiérarchique et autoritaire dont on peut douter que le but soit la liberté et l’émancipation des élèves.
Ce n’est que par la mobilisation de tous, usagers comme personnels des services publics, par l’action collectives des mouvements citoyens et des syndicats que nous pourrons mettre fin à ces politiques liberticides et contraires à l’intérêt général. Agissons contre la casse de l’école publique!
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