Lycées professionnels : le projet de tous les dangers. En grève le 18 octobre !

Le président Macron a annoncé son plan au sujet de la réforme de la voie professionnelle, le 13 septembre 2022. La volonté de casser le lycée professionnel, déjà bien observée sous J.-M. Blanquer, semble perdurer. Les annonces présidentielles résonnent comme des attaques sans précédent contre la voie professionnelle publique sous statut scolaire.
Depuis la rentrée 2019, les PLP subissent les dispositifs tels que le chef-d’œuvre et la co-intervention. Ces cours sont largement décriés pour avoir retiré des heures disciplinaires aux élèves de lycées pro. Pour les PLP, ces heures perdues conduisent à une moins bonne formation des lycéens professionnels. Le président Macron annonce, dans le cadre de son projet vouloir augmenter de 50% les périodes de PFMP, aggravant cette situation déjà problématique. L’importance des périodes de stage pour une formation complète des élèves n’est pas à remettre en cause. Pour autant, une telle augmentation se ferait au détriment des heures de pratiques professionnelles au lycée. Celles-ci seraient réduite à peau de chagrin et pourraient même disparaître sur certains niveaux. C’est un véritable recul au niveau de la qualité de l’enseignement.
La répartition des grilles horaires se ferait désormais au niveau local. Cette mesure va totalement à l’encontre du principe d’égalité qui doit guider les politiques éducatives au niveau nationale. Ainsi, l’équité face à l’examen ne serait plus assurée. L’autonomie renforcée des établissements scolaires est une vieille marotte que le gouvernement n’entend pas mettre de côté.
Enfin, les lycées pros seraient plus que jamais soumis au monde de l’entreprise. L’organisation des filières dépendrait du bassin d’emploi local aux dépens des filières tertiaires. Pour cela, le président Macron a annoncé l’arrivée des chefs d’entreprise pour diriger les C.A des lycées professionnels.
Cette réforme annoncée n’est jamais qu’un alignement, assumé par l’exécutif, des lycées professionnels sur le mode de fonctionnement des centres d’apprentissage. Les LP ne seraient plus des lieux de formation de citoyens apprenant un métier mais un moule professionnel qui ne permettrait plus l’émancipation des élèves. Le SNUEP-FSU Normandie appelle les PLP à être vigilants et à combattre ce projet délétère pour nos établissements, nos élèves et nos emplois.

Les PLP, et les enseignants ne sont pas hostiles aux réformes et aux transformations mais force est de constater que depuis des années, elles vont toujours dans le sens de la casse des statuts comme des conditions de travail et d’apprentissage. Nous ne pouvons l’accepter, et devrons battre le pavé pour empêcher cette réforme dangereuse. Le SNUEP-FSU appelle tous les PLP Normands à manifester et à se mettre en grève le 18 octobre pour contrer ce projet.