Acte III de la transformation de la voie professionnelle : toujours plus de désorganisation dans les établissements.

En cette rentrée 2021, la réforme de la voie pro est désormais déployée sur l’ensemble des classes du lycée professionnel. La co-intervention et le chef-d’œuvre envahissent, plus que jamais, les emplois du temps des élèves et des professeurs tout en continuant à recevoir une vive désapprobation d’une grande partie de la profession.

Ces dispositifs occupent une part de plus en plus importante de la ventilation de services des collègues concernés. Cela, aux dépens des heures disciplinaires classiques. Au-delà de la souffrance engendrée par la perte de sens dans la pratique de l’enseignement, la multiplication de ces heures engendre une augmentation des collègues associés pour ces cours.
Davantage de binômes, c’est aussi une augmentation des risques d’incompatibilités en termes de répartition des heures sur les emplois du temps. Les collègues les plus concernés par les co-enseignements doivent assurer des journées entières consacrées à la co-intervention et au chef-d’œuvre parfois « égayées » de nombreux trous. Aussi, les amplitudes horaire et hebdomadaires sont également en augmentation.
Enfin, devoir composer avec plus de partenaires de co-enseignement nécessite une surcharge de travail liée à l’organisation et aux préparations des cours tout au long de l’année. Les quelques semaines de concertations qui suivent la rentrée – quand elles existent, certains chefs d’établissement refusant encore et toujours de les accorder – ne permettent pas de planifier toute l’année. Ainsi, les PLP sont victimes de la désorganisation du co-enseignement et ne peuvent en aucun cas de l’aborder avec sérénité.

La dernière enquête réalisée par l’intersyndicale de la voie professionnelle[1] a révélé que 91% des PLP estiment que la réforme dégrade leurs conditions de travail. Le co-enseignement imposé était l’un des facteurs principaux de cette insatisfaction générale. Pourtant, le déploiement de la réforme était encore partiel. Aussi, le SNUEP-FSU Normandie continue à demander l’abandon de ces dispositifs imposés et le rétablissement des heures au profit de l’enseignement disciplinaire.


[1]18 Novembre 2019 :