MANU : TES REFORMES, ON N’EN VEUT PAS !

Il l’avait dit durant « sa campagne » : à l’horizon 2027, le LP fonctionnera sur le modèle du CFA… Et déjà à l’époque nous lui avions dit notre désaccord. N’écoutant que lui-même, il a lancé des « concertations » sur la transformation de la voie professionnelle. Les discussions dans les groupes de travail mis en place ont été dénoncé par l’intersyndicale. Aussi nous lui avons redit durant l’automne, lors de plusieurs journées de mobilisations historiques que son projet n’était pas acceptable !

Le jeudi 4 mai 2023, E. Macron a officiellement lancé sa réforme des lycées professionnels qui vise une transformation profonde de nos métiers, nos établissements et nos formations sur le modèle de l’apprentissage. Dans son projet global, les jeunes des lycées professionnels ne sont plus considérés comme des élèves en formation mais comme une main d’œuvre immédiatement exploitable. Quant aux personnels, pour les remercier de leur engagement : de vastes plans de reconversion et un pacte pour travailler plus sont prévus.

Le choix des rencontres avec Carole Grandjean ou ses représentants au sein du ministère du travail et non celui de l’Éducation nationale était déjà un signal inquiétant. Alors qu’il se félicite de la réussite de l’apprentissage qui ne se développe qu’a coup de milliards (21,6 Mds d’€ en 2021 soit 24400€ par apprenti contre 12740€ pour un élève de LP), Macron veut détruire la voie professionnelle initiale sous statut scolaire. La refonte de la carte scolaire pour coller aux besoins locaux et immédiats en matière d’emploi, l’augmentation des périodes en entreprise au détriment du temps scolaire avec les matières générales, sont les marqueurs d’une déconsidération de nos élèves. Ils ne sont plus des citoyens en devenir, mais de la main d’œuvre contrainte à la reproduction des inégalités sociales. La volonté de donner aux élèves une gratification ne prenant en compte que les périodes en entreprise est l’aveu que dans cette vision de la société, seule compte la production. A l’inverse, l’enseignement n’est qu’accessoire et à réduire au maximum. Quel signal envoie-t-il à nos élèves d’année terminale de diplôme, théoriquement employables à très court terme, quand tout ce qu’il leur propose est une aumône de moins de 3€ de l’heure ?

Il est prévu de travailler dès la 5éme sur un temps de découverte des métiers. C’est une pré-orientation essentiellement destinée aux élèves des classes populaires, prise sur des temps d’enseignement et qui part du postulat que le décrochage scolaire, l’échec scolaire et le défaut d’insertion professionnel en sortie de diplôme professionnel ne sont que le résultat d’une méconnaissance des métiers et filières proposées. Alors que l’orientation « forcée » vers la voie professionnelle est le plus souvent vécue comme une punition, une grande violence, pour des élèves en situation d’échec scolaire.

Le SNUEP-FSU Normandie prendra toutes ses responsabilités pour combattre ces réformes qui sont contraires à l’intérêt général et visent à finir d’imposer le modèle néolibéral.